Née au Maroc, Malika s'est installée en France à l'adolescence et a suivi les cours de l'École des beaux-arts de Montpellier. Elle a ensuite vécu plusieurs années à Londres et à Los Angeles, et partage depuis peu son temps entre l'Autriche et le Maroc. Malika est également entraîneuse personnelle qualifiée, coach en mode de vie holistique, athlète Kettlebell, parachutiste diplômée et caméraman de parachutisme. Malika a présenté son travail sur quatre continents. Elle a également fait un Ted Talk en 2013 à Casablanca sur l'un de ses projets - Latitude 34.
Issue d'un milieu culturel mixte, elle a vécu dans différents pays sans sa famille dès son plus jeune âge. Cela s'est traduit par le sentiment d'être dans une position intermédiaire, sur une ligne de faille. Elle s'est toujours sentie à la fois chez elle et étrangère dans de nombreux endroits, une notion qu'elle a appris à exploiter en tant que photographe. L'idée de foyer, de culture, d'identité et de lieu est donc pour elle un terrain d'investigation très fertile. Cependant, en tant qu'artiste, elle est animée par une propension à l'optimisme et à l'espoir, et ses œuvres d'art en disent long sur cet état d'esprit. Elle s'inspire d'une vision personnelle holistique du monde, où elle détecte habituellement et s'intéresse aux liens entre les lieux, aux similitudes entre les personnes, aux congruences dans les paysages, à la sagesse commune et aux mythologies partagées plutôt qu'aux différences et aux frontières.
L'engagement physique dans son travail, ou ce qu'elle appelle une « boditude », est important dans sa pratique, c'est un leitmotiv, même s'il est parfois très subtil. Cela peut prendre la forme de lignes invisibles tracées autour du globe, de traces de marche dans la nature ou de traces abstraites lors d'une chute libre. Elle est, en quelque sorte, une pèlerine créative dont le mouvement vise à capturer l'immobilité et à recadrer la notion de temps et d'espace.
Parmi ses dernières œuvres, Weeds or Flowers, fruit d'une résidence de 3 mois en Suisse, une série où elle a travaillé sur l'identité des montagnes et l'effet toxique du tourisme dans cet environnement...
Elle trace également une ligne entre le monde d'en bas et celui d'en haut, mais surtout un cercle pour inclure le public oublié. Avec les étudiants de l'Esav, l'école supérieure des arts visuels de Marrakech, et pour la première fois au Maroc, elle a réalisé une exposition conceptualisée avec un désir d'étapes pratiques spécifiques et même une chambre noire sensorielle spéciale pour parler à tous les sens et inclure ceux qui ne peuvent pas voir, ceux qui ne peuvent pas entendre et ceux qui ont une mobilité limitée.